사군자

Dans la culture lettrée d’Asie de l’Est, quatre plantes symbolisent les vertus idéales de l’homme cultivé : le prunier (매화), l’orchidée (난초), le chrysanthème (국화) et le bambou (대나무). Ensemble, elles sont appelées 사군자 (sagunja), littéralement « les Quatre Gentilshommes » ou les « Quatre Plantes Nobles ».

Des plantes comme miroir moral

Chaque plante incarne une qualité confucéenne : la résilience pour le prunier, l’intégrité pour l’orchidée, le détachement pour le chrysanthème et la droiture pour le bambou. Elles ne sont pas choisies pour leur beauté décorative, mais pour leur comportement face aux saisons : elles résistent au froid, s’épanouissent discrètement ou défient les cycles.

Leur usage dans l’art s’est d’abord développé dans la poésie classique, avant de devenir des motifs majeurs de la peinture lettrée (문인화). Chaque trait, chaque feuille, chaque tige devient une façon d’exprimer son caractère, son souffle, sa pensée.

Chrysanthème 국화

Détachement, constance

Orchidée 난초

Intériorité, discrétion

Bambou 대나무

Droiture, flexibilité

Prunier 매화

Résilience, noblesse

Et vous, quel noble êtes-vous ?

Un art entre peinture et calligraphie

Avec le temps, les Quatre Gentilshommes sont devenus des sujets privilégiés de la peinture à l’encre (묵화), car leur forme se prêtait à des compositions simples, tracées avec les mêmes gestes que la calligraphie.

Le bambou est sans doute la plante la plus liée à la calligraphie : chaque segment se trace comme un trait de caractère. L’orchidée s’esquisse d’un mouvement souple et précis, idéale pour apprendre le rythme du pinceau. Le prunier, avec ses branches tordues et ses fleurs posées, joue sur la tension du trait. Le chrysanthème, lui, demande une patience méditative.

Au-delà de l’exercice, ces plantes deviennent pour les peintres un moyen d’exprimer leur personnalité, leurs choix de vie et leur morale. On disait d’un bon peintre de sagunja qu’il révélait son cœur autant que sa technique.