
Le lotus
Fleur sacrée
Pureté émergée du chaos
Le lotus pousse dans l’eau trouble, parfois boueuse, et pourtant ses fleurs s’élèvent intactes, d’un blanc ou d’un rose presque irréel. En Corée, on l’appelle 연꽃 (yeonkkot) et il occupe une place à part : à la fois fleur d’été et symbole spirituel majeur.
Fleur de l’été, mais hors du temps
Dans la symbolique coréenne des saisons, le lotus est associé à l’été. Mais il ne figure pas parmi les Quatre Gentilshommes (사군자). Il incarne une sagesse plus intérieure, plus spirituelle, parfois même silencieuse. Il est respecté non pour sa résistance, mais pour ce qu’il montre : qu’on peut traverser les eaux sombres sans jamais se salir.

연꽃 ~ Symbole de pureté et d’éveil
Le lotus représente la pureté née de l’épreuve, la clarté au cœur de la confusion. C’est une image très forte dans le bouddhisme, présent partout dans l’iconographie coréenne. Selon la tradition, Bouddha serait né avec des lotus sous ses pas. Il est souvent représenté assis sur une fleur de lotus, ou entouré de pétales ouverts, comme une métaphore de l’éveil.

« Sans boue, pas de lotus. »
Cette métaphore, popularisée par le moine vietnamien Thich Nhat Hanh, souligne que la souffrance (la boue) est nécessaire pour atteindre le bonheur et l'éveil (le lotus).

Dans l’art et la spiritualité
Le lotus est intimement lié à la culture bouddhique, encore bien présente en Corée. On le retrouve sculpté à la base des statues, peint sur les plafonds des temples ou suspendu sous forme de lanternes pendant 석가탄신일, l’anniversaire de Bouddha. Ce jour est un jour férié officiel en Corée, célébré par une grande fête des lanternes dans tout le pays. La fleur de lotus symbolise donc l’éveil spirituel, le chemin vers la clarté. Elle est d’ailleurs au cœur d’un texte fondamental du bouddhisme mahāyāna, le Sūtra du Lotus, dont le titre même évoque cette fleur comme guide universel.

En calligraphie, le lotus est parfois représenté ou évoqué à travers des mots comme clarté, paix, transformation. Plus rarement en coréen, ces calligraphies seront principalement en caractères japonais kanji, chinois et siddham (ancien alphabet indien). Il peut accompagner des poèmes ou extraits de textes bouddhiques, ou être stylisé comme un motif central, doux et équilibré.