En Corée, l’œillet rouge (카네이션) est bien plus qu’une simple fleur décorative. Il est associé à des sentiments forts : amour filial, respect, gratitude et loyauté. C’est la fleur que l’on offre traditionnellement à ses parents, ses grands-parents ou ses professeurs pour exprimer reconnaissance et affection.
Une fleur symbole de respect
Chaque année, le 8 mai, on célèbre la fête des parents (어버이날) en Corée du Sud. À cette occasion, les enfants, quel que soit leur âge, offrent des œillets rouges ou roses à leurs parents. Certains les accrochent à la boutonnière, d’autres les déposent sur un autel familial, et dans les écoles, les élèves fabriquent souvent eux-mêmes de petits bouquets ou badges en papier.
Une tradition moderne mais bien ancrée
L’usage de l’œillet rouge dans ce contexte vient de l’étranger. Il s’inspire d’une tradition américaine, popularisée au début du XXe siècle par Anna Jarvis, figure fondatrice de la fête des mères. Elle offrait chaque année des œillets à sa mère, et cette pratique s’est répandue dans les écoles chrétiennes en Corée dès les années 1930.
Après la guerre de Corée, la coutume s’ancre progressivement dans la société. D’abord célébrée comme fête des mères, elle devient officiellement la fête des parents (어버이날) en 1973. Depuis, offrir un œillet rouge est devenu un geste incontournable de gratitude et de piété filiale.
Couleur et signification
Les œillets rouges sont les plus courants : ils symbolisent la vie, l’amour sincère et le respect profond. Les œillets roses, parfois utilisés, évoquent une affection plus tendre ou l’admiration. Dans certaines cérémonies de deuil ou de mémoire, on utilise aussi des œillets blancs, mais leur usage est plus rare.
Une fleur discrète mais symbolique
Même s’il ne figure pas dans les sagunja ou les peintures classiques, l’œillet rouge occupe aujourd’hui une place forte dans l’imaginaire collectif coréen. C’est une fleur de lien et de transmission, que l’on offre non pour son apparence, mais pour ce qu’elle dit du cœur.
