Fêter Chuseok avec le k-drama La Manche Rouge
예미들, 안녕하세요? Bonjour les Yemi ! Dimanche dernier, je suis allée au Musée Guimet pour célébrer Chuseok, l'une des plus grandes fêtes traditionnelles coréennes.Organisé par le Musée Guimet, en partenariat avec le Centre Culturel Coréen, de nombreuses animations, rencontres littéraires, soirées festives et visites insolites autour d'objets du musée ont été proposées, en lien avec des dramas coréens pendant tout le week-end. Au programme, une conférence suivie de la projection d’un épisode d’un k-drama, a particulièrement retenu mon attention : Autour de la Manche rouge, roman, webtoon et drama : Calligraphie et littérature féminine en Corée. Passionnée de calligraphie coréenne, je ne pouvais pas manquer cet évènement.

L'importance de la calligraphie dans la littérature coréenne
La discussion a porté sur l'importance de l'écriture dans la tradition littéraire du pays, et en particulier pour les femmes. Elle leur a permis de s'exprimer à une époque où leurs voix étaient souvent réduites au silence. Ainsi la calligraphie était utilisée comme un outil de libération par les femmes coréennes. En pratiquant cet art, elles ont, non seulement perfectionner leur technique, mais aussi ont pu exprimer leurs sentiments les plus intimes à une époque où la société leur offrait peu de moyens pour le faire.
Un roman à succès adapté en k-drama
Le roman historique The Red Sleeve Cuff, en français La manche rouge, écrit par Mi Kang Kang est adapté d’une histoire vraie. Publié en 2018, il a remporté un vif succès en Corée. Succès qui s’est confirmé avec l’adaptation du roman en k-drama de 17 épisodes, diffusés à la télévision coréenne en fin d’année 2021 puis d’un webtoon. Les éditions Albin Michel ont adapté ce format numérique au format papier en 2024 en version française et viennent de publier les trois premiers tomes de la saga.
Jetez un œil sur ces extraits d’une vingtaine de page pour avoir une idée :
Une romance historique
L'intrigue de ce roman se passe à la cour de la dynastie Joseon. Elle met en scène Yi San, un prince héritier (interprété par Lee Jun-ho) et fils du prince Sado et la dame de Cour Seong Deok-Im (jouée par Lee Se-yeong). Seong Deok-Im descend d’une famille noble et est très douée pour la calligraphie. Elle est employée par la Cour dans un cursus reconnu, avec différents grades. De fait, elle est mariée symboliquement avec la personne qu’elle sert, le roi. L’apothéose d’une dame de la cour est de devenir reine ou concubine du roi, ce qui lui permet de gagner en influence au sein de la cour. Chaque dame de la cour est chargée d’une tâche particulière, et Deok-Im, excellente dans la calligraphie, est chargée de recopier des textes et notamment des romans de tous genres dont raffolent les nobles. Le roman, assez fidèle à la réalité historique, montre comment en apportant sa touche, Deok-Im améliore les contenus ou corrige certaines fautes avec ses propres observations.

Dans l’épisode 2 qui a été projeté après la discussion, j'ai particulièrement apprécié les scènes où Deok-im pratique la calligraphie avec une maîtrise impeccable de la forme. Mais, avec l'intervention du prince Yi San, va s’ajouter une dimension supplémentaire. En l'aidant à améliorer le fond de ses écrits, il va lui permettre de devenir une véritable Seoyega (calligraphe), et non une simple scribe. Ce qui souligne parfaitement l'équilibre entre la beauté de la forme et la profondeur du contenu, deux aspects essentiels dans l'art de la calligraphie traditionnelle coréenne.

Vous pouvez retrouver en intégralité et gratuitement (à la date où j'écris cette chronique) les 17 épisodes de la Manche rouge disponibles sur la plateforme viki.com.
Faites-vous plaisir !
Calligraphie et féminité : un lien indissociable
L'un des moments forts de la conférence a mis l'accent sur la calligraphie comme outil de libération pour les femmes coréennes. Le roman montre leur importance dans la littérature coréenne, car en recopiant les textes et en apportant des modifications, elles participaient à la diffusion des romans. La seule manière d’avoir un livre était qu’une calligraphe vous l’écrive. Le Musée Guimet nous a offert une belle plongée dans la tradition coréenne à travers toutes ses animations festives. En attendant le prochain Chuseok, régalez-vous des épisodes de La manche rouge, du roman ou de la BD ! Bon Chuseok !
Et vous, avez-vous célébré Chuseok cette année ?
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